Terry Salvini - Masques De Cristal стр 16.

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Elle les prit et les plia sans même leur accorder un coup d'oeil. Elle voulait se soustraire le plus vite possible à cette situation qui la mettait mal à l'aise.

«Il n'y a heureusement pas de séquelles et l'enfant va bien; mais restez au moins deux jours au repos, poursuivit-il. Pour les points au crâne, vous pourrez vous les faire enlever dans une semaine, dans n'importe quel hôpital. Et gardez la genouillère pendant minimum quatorze jours.

Bien sûr, je le ferai.

Ce serait mieux que vous reveniez ici pour une visite de contrôle, avant de partir: c'est une précaution que je me sens obligé de vous conseiller.

J'y penserai. Je devrai aussi contacter l'assurance santé. Je vous remercie, Docteur Legrand.» Elle prit congé et se leva en se tenant à l'accoudoir de la chaise. Elle posa les yeux sur l'autre médecin: «Docteur»

Elle se força à lui sourire, la saluant d'un signe de tête, puis se tourna pour quitter l'infirmerie avec l'esprit comme vidé de toute pensée, mais avec une colère qu'elle n'avait jamais éprouvée, envers John et elle-même. À cause de son état émotionnel, elle ne fit pas attention et appuya son poids sur la mauvaise jambe. Elle tendit les bras en avant à la recherche d'un appui, mais ils heurtèrent un récipient en métal en forme de haricot qui s'écrasa au sol dans un bruit assourdissant, répandant tout son contenu. Sur son genou sain, les paumes des mains sur le sol, Loreley regarda les dégâts, ne sachant si elle devait rire ou pleurer.

Elle sentit deux mains fortes sur ses épaules, qui l'aidèrent à se relever, tandis qu'un infirmier accourait pour remettre seringues, tubes de pommade, gaze et ciseaux dans le récipient.

«Tout va bien, Miss Lehmann? lui demanda le docteur.

Oui, ce n'est rien. Merci, j'ai juste oublié que j'avais une jambe douloureuse: j'ai toujours été un peu maladroite. Vous pouvez rire, si vous voulez» plaisanta-t-elle.

Le visage du médecin se détendit et ses lèvres s'écartèrent dans un sourire.

7

Loreley enfila une paire d'épais jeans, un pull à col roulé, un manteau en tissu semi-imperméable et des bottines avec un petit talon. Elle se couvrit la tête d'un béret en laine peignée, de façon à cacher son pansement, et protégea son cou d'une écharpe de la même étoffe.

Après s'être assurée qu'elle n'avait rien oublié dans la salle de bain et dans la chambre, elle descendit dans le hall, paya l'addition et laissa son bagage à la consigne, pour se rendre à l'hôpital sans poids. Elle avait cinq heures devant elle pour se soumettre à la visite de contrôle, récupérer sa valise et arriver à laéroport.

Elle se fit appeler un taxi et l'attendit assise dans un fauteuil.


Pour être certaine d'être capable d'affronter le voyage, elle était restée à l'hôtel plus que prévu, et avait tenté de vaincre l'ennui en lisant et en regardant la télévision. Elle ne sortait de la chambre que pour descendre au restaurant. Le personnel s'était montré gentil avec elle: la femme de chambre frappait parfois à sa porte pour demander si elle avait besoin de quelque chose.

Elle avait reçu deux appels ces derniers jours. Le premier était de Davide, qui lui avait demandé s'il y avait du nouveau entre son compagnon et elle. Lorsqu'elle lui avait parlé de la fuite de Johnny et de l'accident, il était d'abord resté silencieux; il avait ensuite été pris d'une crise de colère qui avait abouti à des insultes virulentes, suivies d'une série de conseils.

Il lui avait même ordonné de rester au chaud et en sécurité dans la chambre, comme si elle avait pu s'immerger dans la vie nocturne, avec le genou encore gonflé! Après son sermon, il lui avait promis de venir la prendre à l'aéroport.

Le second appel provenait d'une infirmière, qui lui avait communiqué le résultat de l'examen manquant, lui conseillant également de se soumette à un contrôle avant de retourner dans son pays. Ayant déjà déplacé son vol au lendemain, Loreley fixa immédiatement la visite pour le jour du départ.

L'arrivée du taxi mit fin au défilé des brefs souvenirs de ces derniers jours à Paris. Loreley entra dans la voiture en jetant un regard noir au chauffeur, agacée par la longue attente.

«Emmenez-moi à l'hôpital Saint-Louis, s'il vous plaît.» Elle s'installa sur le siège. «Si je devais attendre un taxi aussi longtemps à Manhattan, je ferais mieux d'aller au bureau à pied» pensa-t-elle à voix haute.

«Faites-le maintenant, alors! lui dit le chauffeur vexé dans un mauvais anglais, le véhicule encore à l'arrêt le long du trottoir. Il se tourna pour la regarder avec un petit sourire sarcastique. Ce n'est qu'à quelques kilomètres, vous savez.

Elle ne bougea pas d'un cil.

Je le ferais bien, mais je vais à l'hôpital. Ça ne vous suggère rien?»

Elle le pensait sérieusement. Sans son genou encore en mauvais état, elle serait vraiment allée à pied, et en aurait profité pour faire une promenade salutaire après quatre jours au lit.

Le conducteur secoua la tête et engagea la voiture sur la route. Loreley s'appuya au dossier en essayant de se calmer: chaque fois qu'elle entrait de mauvais poil dans un taxi, elle se querellait avec le chauffeur, elle en était consciente; mais plus d'une demi-heure d'attente, c'était vraiment trop.

Aller à Paris pour subir tout ça!

Kilmer devait bien se moquer d'elle, se dit-elle en repensant au coup de fil qu'elle lui avait passé le jour suivant la sortie de l'hôpital.

À l'accueil, elle demanda à voir le docteur Legrand, qui était occupé dans le service ce matin-là: selon l'infirmière, elle devrait se contenter du médecin de garde, mais elle n'avait aucunement l'intention de se laisser toucher par les mains d'un autre homme.

Elle insista jusqu'à ce que, devant autant d'obstination, l'employée aux cheveux cuivrés et aux petites lunettes à chaînette fasse une tentative pour la satisfaire, ou pour s'en débarrasser: elle lui dit qu'elle demanderait au médecin ses disponibilités pour une visite privée si elle était disposée à la payer. Loreley n'eut pas besoin de réfléchir pour brandir sa carte de crédit.

Elle fut obligée d'attendre plus d'une heure, mais le docteur Legrand trouva finalement le temps de la recevoir.

Après avoir soigné sa blessure à la tête, il la fit s'installer dans son bureau, un endroit plus accueillant que le froid cabinet de consultation où il l'avait reçue, et plus approprié pour un entretien privé.

«Vous partez aujourd'hui, alors, Miss Lehmann.

Paris est une ville superbe, mais je suis impatiente de rentrer à New York, après ceci Elle indiqua le pansement sur le côté droit de sa tête, sous l'oreille.

J'imagine. Ça fait quelque temps que je me promets de retourner dans votre ville, mais je finis par aller totalement ailleurs, dans des endroits plus proches; je n'arrive pas à prendre assez de jours de congés pour me permettre un voyage aussi long. Il croisa les jambes et s'appuya au dossier de la chaise. Je devrais mieux m'organiser au travail, pour avoir au moins une semaine de temps et bien profiter des vacances.

Et bien, si vous venez, dites-le moi. Je serai contente de vous revoir et de pouvoir vous montrer des petits coins intéressants et peu connus, pour vous rendre votre disponibilité.»

Il sourit et Loreley se remit à penser, pour la énième fois, qu'il ressemblait à Jack Leroy.

Elle ouvrit son sac et sortit une petite carte rectangulaire imprimée de son portefeuille.

«Voici ma carte de visite avec mon email et mon numéro de portable professionnel. Vous avez déjà le privé: mais pour éviter que vous ne deviez le chercher Elle prit un stylo noir sur le bureau, tourna la carte et écrivit le numéro. Voilà. Vous m'appelez quand vous voulez: si je ne réponds pas tout de suite, laissez un message et je vous rappellerai.»

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