Chris J. Biker - Le Voyage Du Destin стр 2.

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Elle se leva lentement en sefforçant de ne pas faire de bruit. Elle inspira lair frais et léger et se dirigea lentement vers le tipi de sa mère.

À quatre pattes elle souleva le rabat de peau de lentrée.

Maman..., appela-t-elle à voix basse, pour ne pas réveiller son père, Trois Élans.

Cest lheure ?, senquit Rosée du Matin en sasseyant.

Oui, répondit la jeune femme, le visage contracté et serrant avec force le morceau de peau.

Attends ici ! Je vais appeler ta tante, dit-elle avant de séloigner en courant vers le tipi de sa sœur.

Fleur des Bois acquiesça mais, sans écouter ce que lui avait dit sa mère, elle se dirigea lentement vers une hutte isolée où accouchaient les femmes de la tribu.

Un autre élancement la saisit à limproviste, la faisant ployer de douleur : les deux femmes accoururent pour la rejoindre et, lui apportant leur soutien, laccompagnèrent à lintérieur de la hutte.

Sa tante Étoile Bleue, se précipita vers le fleuve pour prendre de leau, pendant que sa mère lui préparait une couche confortable sur laquelle elle la fit étendre dans lattente de laccouchement.

Elles préparèrent une infusion de feuilles de framboisier rouge.

Bois, cela taidera à abréger le travail, lui expliqua Rosée du Matin.

Mais les contractions étaient encore trop éloignées lune de lautre. Cette infusion avait toujours fonctionné avec les autres parturientes de la tribu mais elle semblait ne pas avoir deffet sur elle.

Peux-tu marcher ? lui demanda sa mère.

Elle répondit sans conviction : Oui... Oui...

Il faut que tu marches, ainsi laccouchement sera plus rapide lui expliqua-t-elle.

Pendant que Rosée du Matin et Étoile Bleue préparait tout le nécessaire, Fleur des Bois, entre une contraction et lautre, marchait à lextérieur de la hutte alors que le soleil se levait.

Grand Aigle se réveilla et, sétant rendu compte de labsence de sa femme, il se précipita à lextérieur du tipi. Il la vit marcher lentement, puis sarrêter tout dun coup, le buste en avant, pliée par la douleur.

Fleur des Bois ! appela-t-il, courant vers elle.

Il lui entoura le dos avec un bras pour la soutenir, lui offrant lappui de lautre.

Il faut que je marche lui dit-elle après avoir repris son souffle.

Daccord ! Nous le ferons ensemble proposa Grand Aigle, attentionné.

Ils marchèrent plus dune heure. Les contractions étaient de plus en plus rapprochées ; à chaque fois que lune delles survenait, Fleur des Bois aurait voulu crier mais elle se retenait, poussant seulement un gémissement étouffé pour ne pas effrayer son mari. Mais lui sentait combien elle souffrait parce que sa main enserrait son bras avec force. Ce serrement était dautant plus marqué que la douleur provoquée par la contraction était plus forte. Jusquau moment où elle ne desserra plus la prise.

Le souffle court, elle lui dit : Nous y sommes, accompagne-moi.

Grand Aigle la confia aux mains expertes de sa belle-mère et de sa tante. Elles la couchèrent sur la couche moelleuse pendant que sa mère lui expliquait comment respirer pour atténuer la douleur. Mais les douleurs étaient toujours plus intenses et lancinantes, sa respiration toujours plus courte. Les deux femmes laidèrent à se mettre à genoux ; elle était moite de transpiration et, au moment crucial, elle se cambra et émit un cri que tout le village entendit, puis tout se passa très vite. Elle était née.

Quand elle vit sa nouveau-née, laccouchement lui parut un lointain souvenir et les douleurs de lenfantement sestompèrent.

Après la coupe du cordon ombilical, les femmes lui tendirent une autre infusion dextraits de racines, appelées par les Amérindiens racines de la naissance parce quelles arrêtent lhémorragie qui suit laccouchement. Pendant que Fleur des Bois la buvait à petites gorgées, les deux femmes soccupèrent de la nouveau-née.

On lava la petite et son corps fut frictionné avec des herbes aromatiques et oint dun mélange de graisse et dargile rouge. Elles lenveloppèrent dans des peaux douces et la déposèrent dans le berceau. Le cordon ombilical fut confié à sa grand-mère qui lenveloppa dans des feuilles de sauge et le déposa avec soin dans une bourse en peau, décorée avec des pigments naturels, quelle accrocha à lextrémité du berceau. Cette amulette laccompagnerait durant toute sa vie et au-delà...

Au moment de sa naissance un faucon survola le village : embrasé par le soleil il paraissait doré, tandis quau premier vagissement de la nouveau-née un hurlement prolongé, puissant, en provenance des Rochers Sacrés situés derrière eux, se fit entendre. Grand Aigle et le reste de la tribu suivirent son vol du regard, en direction dune autre silhouette, immobile, qui regardait dans leur direction : il sagissait dun loup. Tous deux disparurent derrière les rochers lorsque le faucon parvint à sa hauteur.

Le Chaman prophétisa :

Le vol de ce faucon a dépassé les limites de nos montagnes. Vers ce loup, le pionnier, lesprit libre de la nature intacte et sauvage... Lhomme sinterrompit, Rosée du Matin venait de sortir pour annoncer la naissance.

Tu peux entrer et faire la connaissance de ta fille ! lui annonça-t-elle.

Grand Aigle pénétra à lintérieur de la hutte. Il était ému et la vue de cette minuscule créature emplit son cœur dune telle joie quelle jaillissait de ses yeux. Il attendit que les femmes sortissent avant de prendre la petite dans ses bras et décrivit à sa femme ce survol dun faucon au moment de sa naissance.

Je pense que le Grand Esprit ta suggéré son nom, Faucon Doré est tout à fait digne de la fille dun grand chef, acquiesça Fleur des Bois.

Quil en soit fait selon la volonté du Grand Esprit !, affirma-t-il satisfait.

Il sagenouilla près de sa femme et lui tendit la petite afin quelle pût lallaiter. Il resta sur place à contempler le premier repas de sa fille et pensa quil nexistait rien de plus merveilleux sur Terre que la vision dune mère en train dallaiter son enfant.

Quatre jours après la naissance de Faucon Doré fut organisée la cérémonie dassignation du nom, quaucun des membres de la tribu ne connaissait encore. Fleur des Bois blanchit son visage avec de la farine sacrée de maïs puis lenveloppa dans la plus belle des couvertures et, avec Grand Aigle, ils la portèrent pour la première fois à lextérieur pour la présenter au Soleil levant et à toute la tribu.

La naissance dun enfant était toujours accueillie avec de grandes manifestations de joie, comme le don le plus précieux. Un enfant nappartenait pas quà sa famille mais également à lensemble de la tribu.

Le Grand Esprit a envoyé son messager qui par son vol a traversé notre village. Il prit la petite entre ses mains et la leva au ciel, en proclamant son nom.

Faucon Doré est son nom. Le Grand Esprit donne à cette fille les qualités du faucon afin quelle grandisse courageuse et forte, généreuse et altruiste.

Les coups de tambour résonnèrent dans lair, le Chaman entonna un chant sacré auquel se joignirent toutes les voix de la tribu, les paroles accompagnant la Danse Sacrée.

Chapitre 3

Huit hivers après la naissance de Ulfr, outre Isgred sa sœur de sang, un nouveau membre intégra la fratrie : Thorald, un garçon de son âge, fils dHarald, Jarl du village voisin dOseberg.

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