Victory Storm - Transgression стр 10.

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Alice, que test-il arrivé ? intervint Helena, sa mère, choquée de trouver sa fille dans cet état.

Je ne sais pas, répondit-elle en feignant lindifférence pendant que sa mère courait se faire un café avant de filer au travail. Elle commença à raconter :

Je me suis réveillée comme dhabitude, je me suis étirée, me suis frotté les yeux et puis jai touché mes cheveux. Et je me suis retrouvée avec une montagne de crème fouettée sur les mains, que jai étalée partout. Je me débattais avec la crème quand jai levé le bras et que jai trouvé ce faux rat attaché à mon poignet. Ce qui ma fait bondir du lit tellement vite que je me suis froissée un muscle dans le dos.

Mais sa mère ne semblait même pas lécouter. Elle buvait son café rapidement en écrivant un email sur son smartphone. Javais envie de lui prendre le téléphone et de le jeter dans la piscine ! Cétait si compliqué découter sa fille cinq secondes ?

Et puis ? jinsistai, vu quAlice sétait arrêtée en voyant sa mère la saluer et partir sans même commenter ce quelle avait entendu.

Et puis jai remarqué que quelquun avait voulu me faire croire que je métais fait pipi dessus de peur, mais ce nest pas vrai. Jallais courir te chercher quand jai vu le plateau dOreo, mes biscuits préférés, sur la commode avec un petit mot : Maintenant nous sommes à égalité. Bonne journée, Easton. Stupide comme je suis, je tai cru et jai mangé un biscuit, pour découvrir que tu avais remplacé la crème à la vanille avec quelque chose de dégoûtant.

Dans certains, jai mis de la mayonnaise. Dans dautres du dentifrice à la menthe je lui expliquai, fier de mon génie.

Inutile de dire que jai couru à la salle de bain me rincer la bouche et me laver les dents mais

Et ce moment-là, on explosa tous de rire.

mais quelquun a sûrement passé ma brosse à dents dans du piment ou un truc du même genre parce que jai la bouche en feu. Jai encore les larmes aux yeux de douleur et mes lèvres me font un mal de chien ! conclut-elle. Jallais me laver avant de descendre mais les parois de la douche étaient recouvertes de ce que je pense être du colorant alimentaire rouge, sans parler de la vieille marionnette étendue dans le fond comme si on venait de lassassiner. Je ne peux même pas imaginer ce que la femme de ménage va penser de moi quand elle ira nettoyer ma chambre.

On a fait un beau travail déquipe, sexclama Ryo enthousiasmé par le résultat.

Ant a eu lidée de la crème, Logan celle du rat, Ryo celle du piment. Le reste, cest mon œuvre, jexpliquai à Alice triomphant. Elle vint vers moi et me frappa au bras. Jen renversai presque mon café.

Ça, cest pour avoir détruit mon histoire damour avec les Oreo, dit-elle furieuse. Elle me prit le visage et membrassa légèrement sur les lèvres. Jétais tellement abasourdi par son geste que je ne bougeai pas.

Linstant daprès je sentis ma bouche piquer et senflammer. Alice avait encore du piment sur la bouche !

Merde ! je grognai douloureusement.

Ça tapprendra ! Donnez-moi de la glace ! Jai hyper mal aux lèvres ! nous supplia-t-elle les larmes aux yeux.

Oui, de la glace. Tout de suite ! jordonnai furieusement, en me nettoyant la bouche.

Logan courut au congélateur prendre deux sachets de surgelés. Alice et moi pouvions enfin nous soulager un peu.

***

ALICE

Après ce réveil de cauchemar, jallai me laver.

Entretemps, les amis dEaston étaient partis et il nageait seul.

Je le rejoignis.

Cest incroyable, chaque fois que je te vois, tu es dans la piscine je lançai.

Cest le seul endroit où mon père ne viendra jamais. Cest ma zone de sécurité, où je suis tranquille.

Il a peur de leau ?

Oui.

Alors pourquoi il a fait installer deux piscines ? Celle-ci et la petite avec lhydromassage.

Parce que la société lexige. Mon père est plus attaché aux conventions sociales quà son propre bien-être.

Jai remarqué quentre ton père et toi non plus tout nest pas rose.

Il ny a rien du tout entre lui et moi. On sévite. Tu nas pas remarqué quil nétait jamais là ces trois derniers jours ?

Même chose pour ma mère. Je pensais quelle voulait rester avec moi. Cest elle qui ma demandé de venir en Oregon trois jours avant le début des cours pour être un peu ensemble et rencontrer son compagnon. Et en fait, elle me traite comme un effet collatéral à cacher ou à éviter.

Tu as ton père au moins.

Oui. Et toi ? Ta mère ?

Elle est morte, je ne veux pas en parler.

Désolée. Je ne savais pas.

Jétais petit. Je ne me souviens presque pas delle.

Mais tu as un frère. Moi, je suis fille unique et jaurais aimé avoir une sœur.

Je te le donne si tu veux. Je ne le supporte pas. Il a quatre ans de plus que nous mais cest un idiot qui joue à ladulte responsable. En réalité, il est parti pour Stanford à la première occasion et je ne crois pas quil reviendra en Oregon.

Peut-être quil souffre lui aussi.

Je ne sais pas ce que souffrir veut dire. Il coupa court et menvoya un regard glacial qui me fit frissonner. Quelque chose en Easton arrivait toujours à me troubler. Comme le souvenir de la veille au soir.

Je narrivais pas encore à croire ce que javais fait.

En un instant javais enfreint au moins une dizaine de mes règles personnelles, notamment de ne jamais laisser un garçon qui ne maimait pas membrasser. Encore moins mettre mes jambes autour de sa taille et sentir son érection sous ses vêtements ou celle de ne pas pleurer ou me confesser auprès dun semi-inconnu. Ou pire encore, auprès de quelquun qui me détestait et ne me supportait pas.

Rien quà y penser, je rougissais comme un coquelicot. Heureusement, Easton était trop occupé à nager pour sen rendre compte.

Jétais fascinée par ses mouvements, par ses brasses et sa respirations parfaitement coordonnées.

Il était beau à couper le souffle et possédait ce charme dangereux et insondable qui lui donnait une aura séduisante de mystère et aurait tourné la tête de nimporte quelle fille.

Un pouvoir qui fonctionnait aussi sur moi, comme je men rendis compte avec déception.

Javais été stupide de me jeter dans leau chaude du jacuzzi avec lui.

Je continuais à me répéter que ce nétait quun moment de crise, de faiblesse, qui mavait déstabilisée et fait perdre le contact avec la réalité. Au point de prendre goût à ses baisers et à ses mains sur mon corps. Mais plus jy repensais, et plus je sentais sa bouche sur ma peau. Personne ne mavait jamais touchée de façon aussi impudique, sans ce que jappelais des préliminaires indispensables, comme un dîner ou un film au cinéma. Un premier baiser chaste, un gage damour et autres choses ringardes et romantiques qui me faisaient presque honte.

Ses mais sur mes seins, ses doigts sur mes tétons durcis, mavaient réveillée. Javais ressenti des contractions agréablement douloureuses entre mes jambes et fait prendre conscience de ce que je faisais.

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