Les réunions de la Fraternité hiramique du Troisième Temple étant organisées au troisième lundi de chaque mois, Yaakov Katzir fut autorisé à visiter les tunnels du Mur Occidental le plus grand projet archéologique-touristique de la Vieille Ville le vendredi précédent pour quil puisse fournir à ses collègues un rapport sur le progrès des fouilles en cours depuis 1969. La prochaine réunion de la Fraternité était dune importance particulière, car un invité dhonneur du Conseil sanhédrin serait présent. Le sanhédrin récemment établi qui était le conseil suprême ou la cour de lancien Israël se composait danciens (juges) dont la dernière décision dengagement à une époque lointaine semblait avoir été prise en 358 avec ladoption du calendrier hébreu.
Katzir nétait cependant intéressé que par une fouille particulière qui se déroulait dans le plus grand secret. En conséquence, les tunnels du Mur Occidental étant ouverts aux visiteurs du dimanche au jeudi de sept heures du matin à six heures le soir et vendredi jusquà midi, certaines tâches de cette fouille secrète et illégale nétaient possibles quaprès la fermeture du vendredi et durant toute la journée du samedi, le sabbat juif. Katzir arrivait toujours avant lheure de la fermeture et se mêlait à léquipe de creuseurs assermentés, qui étaient censés être des employés de la Western Wall Heritage Foundation.
Les travaux sur cette excavation ont été lancés environ un an et demi plus tôt avec la construction dune trappe à technologie de pointe avec un conduit creusé verticalement pour la rendre invisible. La trappe était située juste en face de la Porte des Marchands de coton construite en même temps que le marché au XIVème siècle par lémir Mamelouke Tankiz et en ligne avec le Dôme du Rocher. Le conduit vertical de neuf pieds était équipé dune échelle en aluminium menant à une pièce carrée de 20 pieds qui servait de débarras doù le creusement du tunnel avait été fait. Lévacuation des matériaux excavés et lentrée des tôles en acier galvanisé, des tuyaux et de seuils de boue pour consolider le toit du tunnel, présentaient un problème. Des stratagèmes et des précautions compliqués devaient être pris pour éviter dattirer lattention ou la suspicion.
Le tunnel conduisait vers lemplacement présumé du Puits des âmes qui, selon la croyance de certains toujours à prouver, contenait lArche de lAlliance mythique contenant les originaux des tablettes des Dix Commandements que Dieu aurait donnés à Moïse sur le mont Sinaï lorsque les anciens israélites erraient dans le désert. Le mot Ark était lorigine du mot moderne Arche et dérivé du mot Arca en latin signifiant une boîte, un coffre ou une caisse. Les objets cachés dans ces conteneurs étaient considérés comme être arcane, et toute chose de profondément mystérieuse était un arcanum comme en alchimie et dans le Tarot (de litalien Tarocchi). Un entrepôt pour la conservation des documents était une archive, les objets de lantiquité étant archaïque. Par conséquent, lexcavation et létude des objets archaïques étaient appelés archéologie.
Une certaine confusion biblique tournait autour de ces tablettes : par exemple, dans Exode 40 : 20 il est dit qu « Il prit le témoignage, et le plaça dans larche ; il mit les barres à larche, et il posa le propitiatoire au-dessus de larche. » tandis que la référence réelle aux Commandements vient dune rétrospective ultérieure dans le Deutéronome. Cest apparemment à ce moment-là, avant que les israélites emmènent lArche en Jordanie, que Moïse leur avait rappelé sa grande puissance et les événements antérieurs sur le mont Horeb. Il rappela comment les tablettes en pierre, écrites du doigt de Dieu, étaient celles quil avait jetées à terre et brisées devant leurs yeux. Il raconta ensuite comment il reçut lordre de tailler deux autres tablettes sur lesquelles devaient être inscrit ce qui ne lavait pas été sur les premières tablettes et que cétait ces tablettes quil avait placé dans lArche.
Laffirmation que les tablettes en pierre dorigine sur lesquelles Dieu avait écrit navaient pas été en fait placées dans lArche était naturellement la cause dune consternation, parce que le récit de lArche était basé sur cette même hypothèse que les érudits judaïques reconnaissaient être suspects. Pour résoudre ce problème, un compromis fut approuvé au Moyen-âge par les théologiens concluant lexistence de deux Arches : une que Béséléel avait construite (Exode 31) et sa réplique contenant les tablettes brisées par Moïse. Il fut néanmoins souligné que cétait lArche dorigine de Béséléel qui avait fini dans le Temple de Salomon. Le sort de la réplique contenant les Commandements était devenu un problème que les historiens juifs avaient religieusement évité daborder et avaient laissé le travail dexploration de la fable à une fraternité chrétienne éthiopienne.
Lune des nombreuses idées fausses est que Moïse ait écrit le Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome), alors que les savants savaient quils avaient été écrits par des scribes à Jérusalem à différentes époques, probablement à la fin de la période postexilique entre la fin de lexil juif à Babylone en 538 av. J.- C. et le 1er siècle dans le but de concocter une histoire mythique pour une nation hébraïque basée sur les coutumes, les déclarations et les légendes dautres nations. Environ 700 ans après la mort de Moïse, le Deutéronome fut écrit dune manière qui suggérait que les mots étaient sortis directement de la bouche de Moïse. Ce fut également le cas de lExode, faisant partie de la création du folklore qui justifierait linvasion des israélite tirée du récit cananéen en alléguant la volonté de Dieu lorsque Moïse a déclaré soi-disant « lorsque lEternel, ton Dieu, te les auras livrées et que tu les auras battues, tu les dévoueras par interdit, tu ne traiteras point dalliance avec elles, et tu ne leur feras point grâce. » (Deutéronome 7 :2). « Car tu dévoueras ces peuples par interdit, les Héthiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens, et les Jébusiens, comme lEternel, ton Dieu, te la ordonné. » (Deutéronome 20 :17) ; « lEternel, ton Dieu, marchera lui-même devant toi, il détruira ces nations devant toi, et tu ten rendras maître. Josué marchera aussi devant toi, comme lEternel la dit. » (Deutéronome 31 :3) Aujourdhui au 21ème siècle, le peuple palestinien se trouve encore dépossédé de ses terres, privé de sa culture et ethniquement nettoyé avec une impunité arrogante, conformément aux concoctions artificielles des anciens scribes hébreux.
Le consensus de lopinion savante est que ces récits provenaient de quatre sources différentes, combinées sur une période de temps pour produire les cinq premiers livres de la bible sous forme de composé. Les sources étaient mentionnées comme J, la source Jahwiste (de la translittération allemande de lhébreu de YHWH) ; E, la source Elohiste ; P, la source de prêtre ; et D, la source deutéronomiste. Par conséquent, le Pentateuque (que les juifs appellent la Torah) fut composé de documents provenant de six siècles de folklore combinés pour produire un récit imaginable de la création du monde par Dieu et de sa relation aux hommes en général et en particulier avec les juifs.
Une contradiction apparente indélébile existait au sujet du sanctuaire transportable de lArche. Les détails de description du Tabernacle de la Congrégation dans le Pentateuque de prêtre (P) sont tout-à-fait différents de la description beaucoup plus simple de lElohist (E) disant que « Moïse prit la tente et la dressa hors du camp, à quelque distance ; il lappela tente dassignation ; et tous ceux qui consultaient lEternel allaient vers la tente dassignation, qui était hors du camp. » (Exode 33 :7). La description du prêtre décrivant un magnifique Tabernacle situé au milieu du camp avec des préposés et des gardiens lévites est entièrement en contraste avec la description de lExode. Cette version du Tabernacle qui par la suite fut considérée comme celle reproduite dans le Temple de Salomon avait de lourds murs en planches drapés de peaux épaisses de lin et de chèvre et pourvu dun autel, de meubles, de tentures, danneaux et autres ornements. Un sanctuaire difficile à transporter contrairement à la simplicité de la tente sanctuaire dElohim.