Морис Леблан - Арсен Люпен против Херлока Шолмса / Arsène Lupin contre Herlock Sholmès стр 4.

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Tous ces mystères irritaient la galerie. Évidemment des plans se tramaient dans lombre. Arsène Lupin disposait et resserrait les mailles de ses filets, pendant que la police organisait autour de M. Gerbois une surveillance de jour et de nuit. Et lon examinait les trois seuls dénouements possibles: larrestation, le triomphe, ou lavortement ridicule et piteux.

Mais il arriva que la curiosité du public ne devait être satisfaite que de façon partielle, et cest ici dans ces pages que, pour la première fois, lexacte vérité se trouve révélée.

Le mardi 12 mars, M. Gerbois reçut, sous une enveloppe dapparence ordinaire, un avis du Crédit Foncier.

Le jeudi, à une heure, il prenait le train pour Paris. À deux heures, les mille billets de mille francs lui furent délivrés.

Tandis quil les feuilletait un à un, en tremblant cet argent, nétait-ce pas la rançon de Suzanne?  deux hommes sentretenaient dans une voiture arrêtée à quelque distance du grand portail. Lun de ces hommes avait des cheveux grisonnants et une figure énergique qui contrastait avec son habillement et ses allures de petit employé. Cétait linspecteur principal Ganimard, le vieux Ganimard, lennemi implacable de Lupin. Et Ganimard disait au brigadier Folenfant:

 Ça ne va pas tarder avant cinq minutes, nous allons revoir notre bonhomme. Tout est prêt?

 Absolument.

 Combien sommes-nous?

 Huit, dont deux à bicyclette.

 Et moi qui compte pour trois. Cest assez, mais ce nest pas trop. À aucun prix il ne faut que le Gerbois nous échappe sinon bonsoir: il rejoint Lupin au rendez-vous quils ont dû fixer, il troque la demoiselle contre le demi-million, et le tour est joué.

 Mais pourquoi donc le bonhomme ne marche-t-il pas avec nous? Ce serait si simple! En nous mettant dans son jeu il garderait le million entier.

 Oui, mais il a peur. Sil essaye de mettre lautre dedans, il naura pas sa fille.

 Quel autre?

 Lui.

Ganimard prononça ce mot dun ton grave, un peu craintif, comme sil parlait dun être surnaturel dont il aurait déjà senti les griffes.

 Il est assez drôle, observa judicieusement le brigadier Folenfant, que nous en soyons réduits à protéger ce Monsieur contre lui-même.

 Avec Lupin, le monde est renversé, soupira Ganimard!

Une minute sécoula.

 Attention, fit-il.

M. Gerbois sortait. À lextrémité de la rue des Capucines, il prit les boulevards, du côté gauche. Il séloignait lentement, le long des magasins, et regardait les étalages.

 Trop tranquille, le client, disait Ganimard. Un individu qui vous a dans la poche un million na pas cette tranquillité.

 Que peut-il faire?

 Oh! Rien, évidemment Nimporte, je me méfie. Lupin, cest Lupin.

À ce moment M. Gerbois se dirigea vers un kiosque, choisit des journaux, se fit rendre de la monnaie, déplia lune des feuilles, et, les bras étendus, tout en savançant à petits pas, se mit à lire. Et soudain, dun bond il se jeta dans une automobile qui stationnait au bord du trottoir. Le moteur était en marche, car elle partit rapidement, doubla la Madeleine et disparut.

 Non de nom! sécria Ganimard, encore un coup de sa façon!

Il sétait élancé, et dautres hommes couraient, en même temps que lui, autour de la Madeleine.

Mais il éclata de rire. À lentrée du boulevard Malesherbes, lautomobile était arrêtée, en panne, et M. Gerbois en descendait.

 Vite, Folenfant le mécanicien cest peut-être le nommé Ernest.

Folenfant soccupa du mécanicien. Cétait un nommé Gaston, employé à la Société des fiacres automobiles; dix minutes auparavant, un Monsieur lavait retenu et lui avait dit dattendre «sous pression», près du kiosque, jusquà larrivée dun autre Monsieur.

 Et le second client, demanda Folenfant, quelle adresse a-t-il donnée?

 Aucune adresse «Boulevard Malesherbes avenue de Messine double pourboire» Voilà tout.

Mais, pendant ce temps, sans perdre une minute, M. Gerbois avait sauté dans la première voiture qui passait.

 Cocher, au métro de la Concorde.

Le professeur sortit du métro place du Palais-Royal, courut vers une autre voiture et se fit conduire place de la Bourse. Deuxième voyage en métro, puis, avenue de Villiers, troisième voiture.

 Cocher, 25, rue Clapeyron.

Le 25 de la rue Clapeyron est séparé du boulevard des Batignolles par la maison qui fait langle. Il monta au premier étage et sonna. Un Monsieur lui ouvrit.

 Cest bien ici que demeure Maître Detinan?

 Cest moi-même. Monsieur Gerbois, sans doute.

 Parfaitement.

 Je vous attendais, Monsieur. Donnez-vous la peine dentrer.

Quand M. Gerbois pénétra dans le bureau de lavocat, la pendule marquait trois heures, et tout de suite il dit:

 Cest lheure quil ma fixée. Il nest pas là?

 Pas encore.

M. Gerbois sassit, sépongea le front, regarda sa montre comme sil ne connaissait pas lheure, et reprit anxieusement:

 Viendra-t-il?

Lavocat répondit:

 Vous minterrogez, Monsieur, sur la chose du monde que je suis le plus curieux de savoir. Jamais je nai ressenti pareille impatience. En tout cas, sil vient, il risque gros, cette maison est très surveillée depuis quinze jours on se méfie de moi.

 Et de moi encore davantage. Aussi je naffirme pas que les agents, attachés à ma personne, aient perdu ma trace.

 Mais alors

 Ce ne serait point de ma faute, sécria vivement le professeur, et lon na rien à me reprocher. Quai-je promis? Dobéir à ses ordres. Eh bien, jai obéi aveuglément à ses ordres, jai touché largent à lheure fixée par lui, et je me suis rendu chez vous de la façon quil ma prescrite. Responsable du malheur de ma fille, jai tenu mes engagements en toute loyauté. À lui de tenir les siens.

Et il ajouta, de la même voix anxieuse:

 Il ramènera ma fille, nest-ce pas?

 Je lespère.

 Cependant vous lavez vu?

 Moi? Mais non! Il ma simplement demandé par lettre de vous recevoir tous deux, de congédier mes domestiques avant trois heures, et de nadmettre personne dans mon appartement entre votre arrivée et son départ. Si je ne consentais pas à cette proposition, il me priait de len prévenir par deux lignes à lÉcho de France. Mais je suis trop heureux de rendre service à Arsène Lupin et je consens à tout.

M. Gerbois gémit:

 Hélas! Comment tout cela finira-t-il?

Il tira de sa poche les billets de banque, les étala sur la table et en fit deux paquets de même nombre. Puis ils se turent. De temps à autre M. Gerbois prêtait loreille navait-on pas sonné?

Avec les minutes son angoisse augmentait, et Maître Detinan aussi éprouvait une impression presque douloureuse.

Un moment même lavocat perdit tout sang-froid. Il se leva brusquement:

 Nous ne le verrons pas Comment voulez-vous? Ce serait de la folie de sa part! Quil ait confiance en nous, soit, nous sommes dhonnêtes gens incapables de le trahir. Mais le danger nest pas seulement ici.

Et M. Gerbois, écrasé, les deux mains sur les billets, balbutiait:

 Quil vienne, mon Dieu, quil vienne! Je donnerais tout cela pour retrouver Suzanne.

La porte souvrit.

 La moitié suffira, Monsieur Gerbois.

Quelquun se tenait sur le seuil, un homme jeune, élégamment vêtu, en qui M. Gerbois reconnut aussitôt lindividu qui lavait abordé près de la boutique de bric-à-brac, à Versailles. Il bondit vers lui.

 Et Suzanne? Où est ma fille?

Arsène Lupin ferma la porte soigneusement et, tout en défaisant ses gants du geste le plus paisible, il dit à lavocat:

 Mon cher Maître, je ne saurais trop vous remercier de la bonne grâce avec laquelle vous avez consenti à défendre mes droits. Je ne loublierai pas.

Maître Detinan murmura:

 Mais vous navez pas sonné je nai pas entendu la porte

 Les sonnettes et les portes sont des choses qui doivent fonctionner sans quon les entende jamais. Me voilà tout de même, cest lessentiel.

 Ma fille! Suzanne! Quen avez-vous fait? répéta le professeur.

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